Pages d’histoire.
À propos de la leçon

Au lendemain du coup d’État du colonel Joseph Mobutu du 14 septembre 1960, Patrice Lumumba va le défier, ce 15 septembre 1960, en allant haranguer les militaires au Camp Leo (camp Camp Kokolo) pour les convaincre de se rallier à sa cause. Malheureusement pour lui, quelques militaires vont l’agresser et il sera sauvé grâce à l’intervention des casques bleus de l’ONU.

Le colonel Mobutu va mettre en place un gouvernement des “technocrates ” composé des jeunes étudiants et universitaires du pays et de la diaspora. On les appelle les commissaires généraux au lieu de ministres.

Ce gouvernement, aussi appelé Collège des commissaires généraux, est présidé par Justin-Marie Bomboko qui fait office de Premier ministre. C’est à cette occasion que certains jeunes congolais apparaissent sur la scène politique, notamment : 1° Mario Cardoso (Mario Losembe), commissaire général à l’Éducation nationale, 2° Marcel Lihau, commissaire général à la Justice, 3° Étienne Tshisekedi, commissaire général adjoint (vice-ministre) à la Justice, 4° Pierre Lebughe, commissaire général à l’Agriculture, 5° Henri Takizala, commissaire général adjoint aux Transports.

Bizarrement, ce gouvernement des commissaires généraux fût nommé par le président Kasa-Vubu qui était pourtant supposé avoir été “neutralisé ” avec Lumumba le 14 septembre 1960 !

Le Collège des commissaires généraux va travailler du 27 septembre 1960 jusqu’au 9 février 1961. L’une des grandes réalisations de ce gouvernement est la création de la Banque centrale du Congo.

Patrice Lumumba est en résidence surveillée depuis le 15 septembre 1960. Il y a deux ceintures autour de sa résidence. La première est constituée des casques bleus de l’ONU qui le protège. La seconde ceinture, des soldats de Mobutu qui attendent la première occasion pour l’arrêter.

Ayant compris que le colonel Mobutu, malgré sa neutralité déclarée, était en réalité au service du président Kasa-Vubu, Lumumba va demander à ses hauts cadres de rejoindre Stanleyville (Kisangani, son fief) par tous les moyens.

C’est ainsi que Antoine Gizenga, vice-premier ministre du gouvernement Lumumba, arrive à Stanleyville le 14 octobre 1960 et proclame, le 2 décembre 1960, cette ville comme la “capitale provisoire de l’État “. Et le 13 décembre 1960, il déclare que le gouvernement qu’il préside est ” le seul gouvernement légal “.

En partant à Kisangani, Antoine Gizenga avait pris quelques archives du premier gouvernement du Congo Indépendant. Et ces documents vont créer le mythe du ” Livre d’or ” que Gizenga détenait depuis des années et sans lequel le Congo ne pourrait jamais se développer !

Après 4 mois d’indépendance, le Congo se retrouve divisé en 4 parties avec 4 gouvernements possédant chacun son armée:

1° Léopoldville (Kinshasa), avec à sa tête le président Joseph Kasa-Vubu et son gouvernement des commissaires généraux et son armée l’ANC-Mobutu.

2° Stanleyville (Kisangani), avec Antoine Gizenga et son gouvernement légal et son armée l’ANC-Lundula dirigée par le général Victor Lundula.

3° Elisabethville (Lubumbashi), avec Moïse Tshombe, président de l’État Indépendant du Katanga et son gouvernement, dans lequel Godefroid Munongo est ministre de l’Intérieur, et son armée la gendarmerie katangaise qui est dirigée par le commandant Guy Weber.

4° Bakwanga (Mbuji-Mayi), avec le Mulopwe Albert Kalonji, chef de l’État Autonome du Sud-Kasai et son gouvernement dirigé par Joseph Ngalula et son armée, la gendarmerie Kasaienne dirigée par le général Dinanga, un jeune homme de 22 ans.

Le général Victor Lundula et son armée l’ANC-Lundula vont être les premiers à déclencher les hostilités. Le 25 décembre 1960, ils attaquent et libèrent Bukavu, la capitale du Grand-Kivu. Le 2 janvier 1961, ils installent Anicet Kashamura comme le représentant du gouvernement légal de Kisangani.

Avatar de l’utilisateur
Suivre