Histoire II : Royaumes et empires africains
À propos de la leçon

1. Origines

Alors que les royaumes Yoruba et celui du Bénin étaient en plein épanouissement, la confédération des Ashanti n’était encore qu’à
l’état embryonnaire. Installés à l’Ouest de la Volta depuis fort longtemps, les clans Akan des Ashanti commencent à se grouper à la fin du XVIIe siècle sous l’égide d’un chef, Oti Akenta (1630-1660).

Au Sud de cet embryon de confédération vivent divers peuples du groupe Akan, dont le plus puissant, les Denkyira, a assuré se tutelle sur ses voisins et notamment, au Nord, sur les Ashanti qui paient tribut.

Ces Ashanti, pour résister à la poussée d’un autre peuple Aka, les Doma (Dormaa), habitant au Nord, ont formé une alliance; ils ont pourtant été battus et leur chef tué (1695).

Osei Tutu (1697-1712), son neveu et successeur, qui a séjourné dans son enfance chez les Akwamu installés dans le Sud-Est de la forêt après avoir été otage au Denkyira, en ramène des les idées nouvelles sur l’art militaire, une troupe de 700 partisans armés de fusils. Il est en outre accompagné de son ami le prêtre-médecin-magicien Okomfo Anokye. Ils réussissent à ressouder l’alliance Ashanti et à battre définitivement les Doma.

Le danger écarté, l’alliance aurait pu se dissoudre n’eût été le génie politique d’Okomfo Anokye. Celui-ci, non seulement parvint à la maintenir mais aussi et surtout à la renforcer solidement. Comme Okomfo Anokye sy est-il pris pour assurer la cohésion morale de la
confédération Ashanti ? Au cours d’une réunion des chefs de diverses
tribus alliées, il fait descendre du ciel sur les genoux d’Osei Tutu le
trône d’or représentant 1’esprit du peuple Ashanti unifié et de qui
dépendent puissance et bravoure.

Désormais les chefs Ashanti, qui ont réalisé les avantages de l’union, prêtent serment d’allégeance à Osei Tutu (chef du clan Ayoko et de Kumassi) devenu «Asantehene» (-Asante: Ashanti; hene: chef).

Les Denkyira s’inquiètent de cette puissance nouvelle, ils veulent la briser dans l’œuf et brusquent l’attaque avant que l’armée Ashanti ne
soit prête. Ils sont battus à Feyase (1699) et leur roi (Ntumu Dyakari)
fait prisonnier. Son successeur est vaincu lui aussi et la puissance Denkyira s’effondre tandis que s’affirme celle des Ashanti (1701).

Osei Tutu, vainqueur de Denkyira, est donc le fondateur de la confédération Ashanti.

Osei Tutu serait mort en 1710. Son successeur est tué dans une embuscade (par les Akim) et son corps emporté par le fleuve Pro
(1717). Ce désastre apporte pourtant la preuve de la solidité de l’œuvre d’Osei Tutu : l’union Ashanti y survit.

2. Apogée de la confédération Ashanti (début XIXe siècle)

Il correspond au règne de l’Asantehene Osei Bonsu (1801-1824) dont le nom même est évocateur :Osei = conquérant, Bonsu = baleine.
Sur terre et même sur mer, il est le plus grand. Osei Bonsu profite de l’accaparement des Anglais par les guerres napoléoniennes et du manque de caractère de leur représentant pour réaliser le rêve de ses prédécesseurs: la domination de la plaine côtière, l’accès direct à la mer.

3. Déclin

La conquête des Etats côtiers et surtout du royaume des Fanti par les Ashanti, allait provoquer un conflit interminable entre ces derniers et les Anglais, alliés des Fanti. Il durera presque tout le XIXe siècle et s’achèvera, à l’heure de la colonisation, par la destruction de l’empire Ashanti : le 4 février 1874, le Major Général Sir Garnett Wolseley
détruisit Kumassi, déposa l’Asantehene Kofi Kari Kari (1867-1874) et disloqua la Confédération Ashanti. Sur ordre de Londres, le pays fut évacué, mais il était morcelé en un grand nombre de petits chefs indépendants et restait en proie â une totale anarchie.

Patrick Tshiama Mulomba
Le suivre
Les derniers articles par Patrick Tshiama Mulomba (tout voir)