Histoire II : Royaumes et empires africains
À propos de la leçon

1. Situation géographique

Le royaume d’Axoum recouvre l’actuelle province du Tigré, au Nord de l’Ethiopie (à 600 km d’Addis-Abeba)

2. Sources

Les sources relatives à l’histoire de l’Ethiopie ancienne sont de deux sortes : d’une part, un recueil historique: le «Kebré-Neghest. (livre des rois) rédigé au XIVe siècle après J.C.;

d’autre part, un certain nombre d’inscriptions rédigées en grec, en
sabéen et en abyssin ancien gravées sur des stèles et divers monuments d’Axoum.

3. Origines

Selon les légendes éthiopiennes, le royaume d’Axoum aurait été fondé au Xe siècle avant J.C. par Ménélik, fils du roi Salomon (mort vers -950) et de la reine de Saba, Makeda (en Arabie du Sud).

L’histoire établit les faits suivants. L’ensemble des territoires compris entre la mer Rouge et le Nil étaient occupés dès la plus haute Antiquité par des Soudanais et des Hamites. A ces premiers occupants se joignirent, au 1 er millénaire avant J.C., les Sabéens on quête de
terres plus fertiles des montagnes d’Ethiopie.

La constitution du royaume d’Axoum remonte, estime-t-on, au Ve siècle avant J.C., date qui marque l’établissement par les Sabéens
de leur domination politique, économique et culturelle sur le pays,
prouvée matériellement par l’apport des techniques comme l’irrigation, la charrue, mais surtout leur langue (le sabéen) et leur écriture (le guèze).

Nous connaissons mal les successeurs de Ménélik. L’histoire ne devient claire qu’avec le règne d’Ezanas (320 – 342).

4 Christianisation d’Axoum: règne du roi Ezanas

Au IVe siècle, se produisit un fait capital la conversion au christianisme du roi Ezanas, probablement dans le but d’attirer l’amitié et la protection de l’empereur romain Constantin. Conquérant, il mena plusieurs campagnes contre les Nobas et les Bedja qui menaçaient son
royaume. Sa plus grande victoire fut celle remportée sur le royaume de Méroé qu’il détruisit de fond en comble. C’est lui qui fit atteindre à Axoum son apogée.

5. Les derniers siècles d’Axoum

Au VIe siècle, le roi d’Axoum Kaleb (524-575), poussé par Justinien, lança, pour protéger des chrétiens persécutés par le roi himyarite Dhou Nouwas, une expédition punitive contre le Yémen. Cette province sera annexée pour une cinquantaine d’années (525-572), mais sera reprise par le roi des Perses Chosroës II (590-627).

La fin du règne de Kaleb (fin VIe siècle) marque le début du déclin
au royaume d’Axoum. Ce déclin est aggravé aux VIIe et VIIIe siècles par deux acteurs. Dune part, les Arabes deviennent les maitres absolus
trafic maritime en mer Rouge et détruisent le port d’Adoulis. D’autre part, les nomades Bedja envahissent le plateau erythréen et tigréen.

Le royaume d’Axoum, du fait de l’occupation de la mer Rouge par les Arabes, se trouve totalement isolé jusqu’au XVIe siècle du reste de l’univers. Par ailleurs, coupé de la mer Rouge dont le commerce maritime a fait sa prospérité, Axoum va entreprendre une expansion
forcée vers le sud.

Au IXe siècle, la puissance d’Axoum décline sensiblement. Au Xe siècle
une juive du Siémen (au nord du lac Tana) nommée Judith (Guédith
provoque une insurrection.

Le roi Del Naad s’enfuit d’Axoum et se réfugie au Choa, demeuré fidèle. Judith dévaste les provinces chrétiennes, détruit Axoum, s’empare du Tigré, et transfère la capitale à Bouyhéna, où elle règne pendant quarante ans.

Patrick Tshiama Mulomba
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