a. Une économie à structure dualiste et fragile
L’économie de la République Démocratique du Congo (RDC) repose sur deux systèmes distincts qui coexistent : l’économie moderne et l’économie traditionnelle. Cela crée une structure dualiste marquée par des contradictions majeures :
- Le secteur agro-industriel s’oppose à l’agriculture vivrière. D’un côté, des plantations modernisées destinées à l’exportation, de l’autre, des exploitations vivrières de subsistance.
- Forte disparité intra-provinciale : Les différentes provinces présentent de grandes inégalités socio-économiques.
b. Une économie désarticulée et peu intégrée
L’économie congolaise manque de cohésion entre ses secteurs, ce qui freine le développement. Les relations entre les entreprises nationales sont limitées, et les synergies entre les secteurs sont presque inexistantes.
- Déséquilibre sectoriel : La dépendance excessive du secteur minier met en danger le développement d’autres secteurs essentiels, tels que l’agriculture, créant ainsi une économie déséquilibrée et vulnérable.
c. Une économie tournée vers l’extérieur
L’économie congolaise est largement orientée vers l’extérieur, avec trois principales régions économiques interconnectées avec des marchés étrangers :
- La région occidentale, avec Kinshasa comme pôle, est orientée vers l’Atlantique.
- La région orientale, tournée vers l’océan Indien à travers les ports de Mombassa et Dar-es-Salam.
- La région méridionale, centrée sur le cuivre, est orientée vers l’Afrique australe, notamment vers la SADC, avec la RSA comme pôle économique. Cette extraversion économique est amplifiée par les infrastructures de transport principalement orientées vers les ports et par le secteur minier, qui représente 70 % des revenus en devises du pays.
L’Agriculture : Pilier de l’économie congolaise
L’agriculture de la RDC bénéficie de deux atouts majeurs : des climats variés et une diversité des sols, permettant la production de nombreuses cultures. L’agriculture congolaise se divise en deux grands secteurs :
- L’agriculture traditionnelle, principalement basée sur la culture itinérante avec brûlis et jachère, est destinée à l’autoconsommation et à la subsistance des familles locales.
- L’agriculture moderne, dédiée à l’exportation, utilise des plantations mécanisées où les produits subissent des transformations industrielles avant d’être commercialisés.
Principales cultures de la RDC :
- Le café
- Café Arabica : Cultivé dans les hautes terres volcaniques de l’Est (Bunia, Butembo, lac Kivu), il est prisé sur les marchés de Londres et New-York pour sa qualité.
- Café Robusta : Plus résistant, il est cultivé dans le Bas et Haut-Uélé, Ubangi, Maniema, Mongala, et les Kasaï. La commercialisation du café est gérée par l’Office National du Café (ONC) et l’OZACAF.
- Le palmier à huile
- Une ressource majeure pour l’économie congolaise, spontanément présente dans la zone équatoriale. Toutefois, l’instabilité politique a poussé des entreprises comme UNILEVER à délocaliser vers l’Indonésie et la Malaisie.
- Le coton : Cultivé dans le nord du pays (Uélé, Ubangi) et dans la région du Tanganyika.
- Le cacao : Principalement cultivé dans la région du Mayumbe et la cuvette centrale, il est exporté sous forme de fèves sèches.
- L’hévéa : Cultivé dans la cuvette centrale et autour de Kisangani, il est utilisé pour la production de caoutchouc.
- Le thé : Principalement produit dans les régions montagneuses du Kivu (Bukavu, Masisi, Rutshuru).
- La canne à sucre : Exploitée par des sucreries au Kongo Central (Kwilu-Ngongo), au Sud-Kivu (Kiliba), et dans la province de Tshopo (Lotokila).
- Le tabac : Deux grandes sociétés se partagent la production : Tabac-Congo et BAT, opérant dans plusieurs régions.
- Le quinquina : Cultivé au Sud-Kivu et en Ituri, il est essentiel pour la fabrication de la quinine, un médicament contre le paludisme, par des entreprises comme Pharmakina.
- Le manioc : Aliment de base pour une grande partie de la population, il est cultivé dans presque toutes les régions, notamment au Kongo Central, Kwango et Uélé.
- Le maïs : Largement cultivé, bien que la RDC importe encore des quantités importantes de maïs d’Afrique du Sud et de Zambie.
- Le riz : Une culture relativement récente, soutenue par des coopérations chinoises. Il est cultivé dans plusieurs régions, notamment le long du fleuve Congo.
- Le blé : Cultivé principalement au Nord-Kivu et dans le Haut-Lomami.
- L’arachide et le soja : Ces plantes légumineuses sont cultivées dans les zones humides et les savanes, notamment dans les régions de Kwilu-Ngongo et Bwamanda.
- Les haricots et les bananes : Largement cultivés dans l’Est et le Sud-Kivu.
Conclusion
L’économie congolaise présente des caractéristiques uniques, mêlant un secteur agricole diversifié et un secteur minier dominant, mais reste entravée par sa désarticulation interne et son extraversion. Le développement de l’agriculture moderne, tout comme une meilleure intégration des secteurs économiques, sont des pistes essentielles pour stabiliser et diversifier l’économie du pays.