1. Définition et objet de l’histoire
Définition de l’histoire
L’histoire se définit comme le récit explicatif des faits humains qui se sont déroulés dans le passé. En d’autres termes, elle est la connaissance des événements passés ayant marqué l’humanité.
- Faits humains : L’histoire met l’être humain au centre de ses préoccupations. C’est par ses actions que les événements historiques prennent forme. L’histoire n’existe que parce que l’homme agit et façonne son environnement. Le passé n’a donc de valeur que dans la mesure où il met en scène l’activité humaine.
- Faits passés : L’historien se tourne vers le passé, non comme un prophète, mais pour mieux comprendre les événements qui ont eu lieu avant lui. Cependant, l’étude du passé ne sert pas simplement à connaître ce qui s’est produit, mais à en tirer des enseignements pour comprendre le présent et préparer l’avenir. L’objectif de l’histoire est donc de rechercher les causes des événements, et non de se contenter d’une mémorisation de dates. L’étude des faits passés doit éclairer le présent pour éviter les erreurs du passé.
Objet de l’histoire
L’histoire a pour objectif de :
- Reconstituer les événements anciens et faire revivre les civilisations passées.
- Étudier les interactions entre ces civilisations et comprendre les changements qui les ont dynamisées.
2. Les sources de l’histoire ou matériaux historiques
L’historien utilise différentes sources pour reconstruire le passé. Ces sources sont appelées « documents historiques » et permettent de retracer les faits historiques. Elles se divisent en trois grandes catégories :
1. Les sources archéologiques (ou monumentales)
Les sources archéologiques sont toutes les traces matérielles laissées par les civilisations passées, à l’exception des documents écrits. Elles sont considérées comme des preuves fiables pour deux raisons principales :
- Leur matière, souvent durable, permet une meilleure conservation dans le temps, réduisant ainsi les risques de falsification.
- Leur caractère involontaire : ces objets ont été créés pour des usages pratiques et non pour manipuler l’histoire, ce qui renforce leur authenticité.
2. Les sources écrites
Ces sources existent depuis que l’homme a inventé l’écriture. Elles incluent des textes de lois, récits, textes religieux, et autres documents écrits par les contemporains de l’époque. Conservées dans des archives, elles permettent une reconstitution détaillée des faits historiques.
3. Les sources orales
Les sources orales sont les témoignages des personnes ayant directement vécu ou observé des événements. Bien qu’elles concernent principalement des périodes récentes, elles peuvent être enregistrées pour être préservées et étudiées.
3. Les principales sources de l’histoire en Afrique noire
En Afrique noire, trois principales sources constituent les fondements de la connaissance historique :
1. Les sources archéologiques
L’Afrique noire regorge de vestiges matériels préhistoriques, en particulier en Afrique centrale, orientale, australe, en Éthiopie, dans la vallée du Nil, et au Sahara. Ces vestiges incluent des dessins, peintures ou gravures rupestres comme ceux découverts à Tassili, Hoggar, et Tibesti. Les fouilles archéologiques menées par des chercheurs tels que l’Anglais Louis Leakey ont révélé de nombreux outils préhistoriques. Cependant, dans certaines régions comme l’Afrique équatoriale, l’humidité et les conditions environnementales compliquent la conservation de ces vestiges.
2. La tradition orale
La tradition orale est une source cruciale pour l’histoire de l’Afrique subsaharienne, car les civilisations africaines étaient majoritairement des civilisations de l’oralité. De ce fait, il est essentiel de s’appuyer sur ces récits pour comprendre les dynamiques historiques de la région.
3. Les sources écrites
- Sources d’origine africaine : Il s’agit notamment des hiéroglyphes, des documents éthiopiens en écriture guèze (IVe siècle), et des documents arabes en Afrique de l’Ouest. Parmi ces derniers, on retrouve les œuvres de chroniqueurs tels que Mahmoud Khati (« Tarikh el Fettach »), Es Saadi (« Tarikh es Soudan »), et l’historien tunisien Ibn Khaldoun (« Histoire des Berbères »).
- Sources d’origine extérieure : Les récits des voyageurs, explorateurs, commerçants, et missionnaires étrangers (souvent européens) constituent également une source précieuse pour l’histoire africaine. Ces documents incluent les témoignages des Grecs (Hérodote), des commerçants portugais, ainsi que les documents officiels relatifs à la traite des esclaves.
Ces sources historiques sont souvent complétées par des disciplines connexes comme la linguistique et l’anthropologie, pour une étude plus approfondie des sociétés africaines.