Pour répondre à la question : “QU’EST-CE LA PHILOSOPHIE”, nous partirons de trois attitudes suivantes : le problème de la vertu vu par SOÇRATE, la valeur de notre connaissance vue par DESCARTES et la problématique de l’existence chez JEAN PAUL SARTRE et GABRIEL MARCEL.
1. SOCRATE (470-399 AV.JC)
1.1. VIE ET OEUVRES.
SOCRATE est né à Athènes en 470 av JC. d’une famille modeste. Son père SOPHRONIQUE était sculpteur, sa mère PHENARITE était sage -femme.
Inquiet par les décadences des mœurs, la démagogie, l’arrivisme et le mépris de la vérité, vers l’âge de 40 ans, SOCRATE décide de consacrer sa vie à la conversion morale de ses concitoyens, c’est-à-dire à la recherche de la vérité. Proclamé le plus sage des hommes à Delphes, une ville sainte de Grèce, à partir d’où il va ramener cette devise : connais-toi, toi – même, SOCRATE passe un temps dans les rues d’Athènes à aborder tout le monde sans distinction aucune.
Artisans, commerçants, fonctionnaires, magistrats, philosophes, artistes, etc, il enseigne à tous la vertu et la sagesse. Il se présente d’abord comme celui qui ne sait rien, tout ce que je sais, c´est que je sais que je ne sais rien. Il interroge tous ses compatriotes pour voir s’ils sont, oui ou non, plus sages que lui. En réalité, il veut détruire leurs opinions, leurs préjugés et leurs conformismes), qu’ils ont acquis sans critique et les stimuler à une réflexion personnelle.
Contrairement aux sophistes, qui faisaient payer leurs leçons, SOCRATE n’acceptait aucune rétribution pour ses leçons, car il ne pouvait admettre que celui qui prêchait la vertu le fit pour l’argent.
Socrate fut accusé d’impiété, c’est-à-dire de ne pas reconnaître les dieux de l’Etat et d’introduire à leur place des nouveautés religieuses. On l’accusait en outre de corrompre la jeunesse. L’affaire se passa devant le jury en 339. Socrate fut condamné à une faible majorité. Il refusa la possibilité qu’on lui offrait de s’exiler. Il but tranquillement la ciguë pendant qu’il discutait avec eux sur l’immortalité de l’âme et mourut avec sérénité. Socrate n’a rien écrit…ce que nous savons de lui nous est parvenu à travers les dialogues de Platon (Apologie de SOCRATE, PHEDON, ETC..) et les MEMORABLES DE XENOPHON.
1.2. LA VERTU SELON SOCRATE
SOCRATE part du principe fondamental selon lequel tout homme cherche nécessairement partout et toujours son bonheur. S’il en est ainsi, comment se fait-il que quelques-uns font le mal ? C’est par ignorance du bien, indique SOCRATE. Autrement dit l’accès aux bonheurs est conditionné par la recherche du bien et une fois que l’homme découvre le bien à faire, il le fera nécessairement. En d’autres termes, il agirait en fou et non plus en homme raisonnable. Ainsi, la vertu selon SOCRATE, est donc la science du bien : telle est la sagesse par excellence, le but de la philosophie. Certes cela va de soi pour les personnes sensées connaître le bien. Cependant comment faut-il procéder pour les personnes qui sont ignorant selon Socrate? D’où la méthode socratique.
1.3. LA METHODE SOCRATIQUE
A. L’IRONIE (METHODE POSITIVE) :
Par des questions, Socrate tente de détruire les savoirs apparents faits de préjugés. Se disant lui-même ignorant, il interroge comme pour s’instruire, celui qui se vante de savoir et il poursuit ses questions jusqu’à ce qu’il avoue son ignorance. Apres cela, il passe à la partie constructive de sa méthode.
B. LA MAİEUTIQUE (METHODE POSITIVE) :
Toujours par des questions, Socrate fait découvrir a son interlocuteur la vérité qu’il a en lui sans le savoir. Il lui fait accouché la vérité, d’où le nom de maïeutique, par allusion au métier de sa mère. En somme, la méthode socratique appelée aussi la dialectique socratique, est un dialogue qui se déroule en deux temps. Il faut d’abord débarrasser l’esprit ignorant du faux-savoir, des opinions non critique qui l’encombrent et qui obstruent la recherche du vrai : c’est I’ironie. Il faut ensuite découvrir la vérité sur les questions : c’est la maïeutique.
1.4. LA REVOLUTION SOCRATIQUE ET LE DESSEIN PHILOSOPHIQUE.
Contrairement à ses prédécesseurs dont la pensée était tournée vers les phénomènes extérieurs, physique, Socrate est, le premier philosophe qui a orienté sa réflexion vers l’esprit. C’est ainsi qu’il a donné une tournure décisive à la philosophie. C’est lui qui reconnut à la moralité une valeur absolue et posa en principe que, comme norme d’agir, ma raison doit être préférée à la tradition et à l’instinct. Dès lors, il consacra sa vie à communiquer cette science de I’homme aux autres. Il va trouver les politiciens, les artistes, les poètes, pour leur faire découvrir qu’ils ignoraient leur propre ignorance et leur faire découvrir l’homme : ce qu’il est.
1.5. CONCLUSION
Inquiété par la décadence des moeurs, Socrate consacre sa vie et sa mort à la reforme morale de ses concitoyens. Son but est de rendre l’homme heureux ou meilleur. Mais cette amélioration, il la veut morale. Par ailleurs, il croit que cette amélioration est liée au problème de la valeur de la connaissance (intellectualisation ou rationalisme moral). C’est-à-dire il suffit de donner aux hommes la science de la vertu pour les rendre heureux. Ceci dit, son mérite est d’avoir tracé la voie d’un type d’homme nouveau : considérant chaque individu comme un principe automatique d’activité personnelle et responsable. Et par conséquent dont le comportement n’est plus régi par des contraintes imposées de l’extérieur, mais plutôt par la voie intérieure de la conscience.
D’où son entrée dans l’histoire de l’humanité le concept de la personnalité morale autonome. Et c’est de ce point de vue que SOCRATE est souvent considéré comme le premier à avoir axé sa réflexion philosophique sur l’homme. Sa faiblesse se justifie du fait qu’il n’a pas tenu compte des caractères imparfait de la nature humaine, et de ce fait, il a négligé l’éducation de la volonté
2. RENES DESCARTES (1596-1650)
2.1 SA VIE
RENES DESCARTE est né le 31 mars 1596 au village de la Hayes, en France. Il étudie au collège royal de la Flèche. Tenu par les jésuites, il y apprend beaucoup de choses : les principes de la foi, le latin, l’histoire, l’éloquence et la philosophie. Très apprécié de ses maitres, il se déclare pourtant déçu de l’enseignement de ces derniers.
Selon lui, la philosophie n’aboutit à aucune vérité indiscutable; seules les mathématiques démontrent ce qu’elles affirme. Ainsi, dit-il, il me plaisait surtout aux mathématiques à cause de leur certitude et de l’évidence de leurs raison.
Déçu par la philosophie scolastique, DESCARTES va chercher d’autres sources de connaissance, à savoir l’expérience de la vie et la réflexion personnelle. En 1618, il s’engagea dans les armées de divers princes à travers l’Europe déchirée à cette époque par la guerre de Trente ans. La guerre devint ainsi une de ses expériences. Après avoir parcouru toute l’Europe, il se retire en Hollande. C’est là qu’il composa ses principaux ouvrages. Entre autres son célèbre discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher les vérités dans les sciences, mieux connu sous le titre abrégé : discours de la méthode.
En 1649, la reine CHRISTINE de Suède, après avoir lu les ouvrages de DESCARTES, manifeste le désir de connaître le grand penseur dont on lui parlait avec enthousiasme. Elle invite DESCARTES à Stockholm. Descartes y souffre atrocement de froid, contracte une pneumonie et meurt le 09 fevrier 1650.
2.2. SES OEUVRES
- discours de la méthode;
- méditation sur la philosophie première;
- Les passions de l’âme;
- règles pour la direction de l’esprit;
- le monde ou traité de la lumière;
- la recherche de la vérité par la lumière naturelle.
2.3. LA VALEUR DE LA CONNAISSANCE SELON DESCARTES
LE DOUTE METHODIQUE.
En quête de la recherche de la vérité, un fondement sûr et incontestable du savoir, DESCARTES, dans sa métaphysique, commence par le doute, c’est-à-dire : douter de toutes les choses où l’on aperçoit le moindre soupçon d’incertitude (le cogito), les opinions reçues de ses maîtres, trouvées dans les livres ou acquises après l’école, et les apports de sens.
Ce doute, DESCARTES, le veut méthodique. Ce qui signifie que la nature du doute cartésıen est volontaire, provisoire et non sceptique (qui ne croit pas en l’existence de la vérité). Il suspend provisoirement ce en quoi il perçoit le moindre doute pour s’efforcer de trouver des preuves irréfutables et solides. Ce doute volontaire et systématique s’explique par le fait aussi que « Dieu permettant que je me trouva parfois, peut-être permet-il que je me trompe toujours. Et par ailleurs poursuit Descartes, peut-être,.. l’idée d’un Dieu bon n’est qu’une fable et nous dépendons d’un mauvais génie qui prend plaisir en ce qu’errions en chacun de nos actes ».
LA VERITE FONDAMENTALE
Au terme de doute DESCARTES rencontre aussi une première certitude : je pense, donc je suis. (Cogito ergo sum). Au moment où je doute de tout, et du fait que je doute de tout, je suis assuré de l’existence de la pensée qui doute. C’est-à-dire qui pense puisse exister. C’est cette prise de conscience que DESCARTES exprime par la fameuse phrase: je pense donc je suis. C’est la première proposition qui échappe entièrement au doute. Et DESCARTES peut la prendre comme point de départ de sa philosophie, premier principe de sa métaphysique. Elle devient ainsi l’exemple et le modèle de toute vérité.
LE CRITERES SUPREME
Quant à la question de savoir qu’est-ce qui m’assure que : je pense donc je suis. Est la vérité fondamentale ? DESCARTES recourt à l’idée claire et distincte qu’il considère comme critère suprême. Autrement dit, pour DESCARTES, ne sont vraies que des choses dont nous avons une idée claire et distincte. Ainsi : je pense donc je suis est une idée claire et distincte dans la mesure où je vois très clairement que, pour penser, il faut être. En fait cette vérité intuitive innée est caractérisée par la clarté et la distinction.
LE ROLE DE DIEU.
D’où vient l’idée claire et distincte ? DESCARTES se réfère ici à la véracité de Dieu qui, en créant notre âme, lui a doté de ses idées claires et distinctes, de sorte que nous les apportons en naissant : elles nous sont innées. Autrement dit Dieu est la garantie de nos idées claires et distinctes.
Cependant le doute méthodique est universel. C’est-à-dire il exige que l’on doute aussi de l’existence de DIEU. Et à ce sujet, DESCARTES prouve l’existence de Dieu de la manière suivante : j’ai l’idée de la perfection et de l’infini. Or je suis imparfait et fini et je ne peux en être à l’origine. Donc il y a un être suprême qui me dépasse et qui est l’auteur de mon être. Cet être, c’est Dieu. De cette preuve, on s’aperçoit que DESCARTES tourne en rond, il fait un cercle vicieux : l’idée claire et distincte de perfection me conduit à Dieu, après quoi Dieu garantit la véracité des idées claires et distinctes.
LES REGLES DE LA METHODE UNIVERSELLE.
Pour parvenir à la connaissance vraie, une science universelle comparable aux mathématiques, il faut, selon Descartes, observer quatre règles considérées sous deux aspects.
A. EVITER L’ERREUR
1) L’évidence : ne retenir pour vraie que ce qui est claire et distincte.
B. DECOUVRIR LA VERITE 2. L’analyse : décomposer une donné complexe en éléments simples de telle sorte qu’on puisse y retrouver les idées claires qui les exprimes.
3. La synthèse : conduire par ordre nos pensées en allant du plus simple au plus complexe.
4. Le dénombrement : énumérer complètement les données du problème et en passer en revue chacun des éléments de sa solution pour s’assurer qu’on l’a correctement résolu.
2.4. LA CONCLUSION.
IMPORTANCE DE DESCARTES.
- Descartes a posé dans toute son ampleur le problème critique : il s’agit de savoir si en général nous possédons la vérité et quel moyen nous avons pour nous en assurer.
- l’originalité de DESCARTES consiste dans le fait qu’il inaugure une réflexion indépendante de la foi. La philosophie retrouve une certaine autonomie. C’est-à-dire, DESCARTES a libéré la pensée d’un certain dogmatisme : en particulier la conception médiévale de l’infaillibilité d’ARISTOTE. L’adage: ARISTOTE la dit n’est plus désormais sans réplique.
- DESCARTES est en fin un véritable génie de la mathématique; il a créé la géométrie analytique qui permet de résoudre par l’analyse, des problèmes de géométrie.
FAIBLESSE DU CARTESIANISME
L’erreur de la méthode commis par DESCARTES est surtout dans l’hypothèse du mauvais génie. Une fois pris en considération, aucune vérité, pas même celle de “je pense, donc je suis”, ne peut lui résister. Quoique DESCARTES a si admirablement compris la nature et la portée de la raison, mais il ne semble pas reconnaître qu’il y a une infinité des choses qui la surpassent.
De plus, DESCARTES ne peut éviter le cercle vicieux pour se débarrasser de la malencontreuse hypothèse du mauvais génie.
Écrivez ici…Ce moi gervance