L’existentialisme est un courant philosophique majeur de l’époque contemporaine, une période qui commence avec la Révolution française de 1789. Cet événement historique marque un tournant, soulevant de nombreuses questions : a-t-il été un bouleversement soudain ou le résultat d’une longue préparation historique ? L’homme est-il acteur ou simplement spectateur de l’Histoire ?
À cette époque, la philosophie se redéfinit en lien avec l’histoire. Elle devient une réflexion dynamique, influencée par le courant de l’idéalisme dialectique de Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831), souvent considéré comme le père de la philosophie contemporaine. Plusieurs courants émergent de cette pensée hégélienne, tels que le positivisme (A. Comte), le spiritualisme (H. Bergson), le personnalisme (E. Mounier) et, bien sûr, l’existentialisme — dans ses versions athée et chrétienne.
Qu’est-ce que l’existentialisme ?
L’existentialisme est sans doute l’une des philosophies les plus influentes du 20e siècle. Il regroupe diverses pensées et attitudes qui placent l’individu, et son existence, au cœur de la réflexion. Parmi les principaux philosophes existentialistes, on peut citer Jean-Paul Sartre, Gabriel Marcel, Martin Heidegger et Karl Jaspers. Cependant, la plupart des penseurs de ce courant voient en Søren Kierkegaard (1813-1855), philosophe danois, leur précurseur. Malgré la diversité de leurs approches, les existentialistes partagent plusieurs points communs : l’accent mis sur la subjectivité, la liberté humaine, et l’utilisation de la phénoménologie comme méthode de pensée.
1. L’existentialisme : une philosophie de la subjectivité
L’existentialisme se concentre sur l’individu dans ce qu’il a de plus intime, de plus personnel. Contrairement à une approche collective ou impersonnelle de l’homme (le « on »), cette philosophie met en avant le « je » — un sujet concret, avec ses expériences uniques, comme la souffrance, l’amour, l’amitié, la fidélité. Ces expériences sont intrinsèquement liées à chaque individu et sont intransmissibles. Elles constituent ce qu’on appelle la subjectivité. L’existentialisme, en ce sens, redonne toute son importance à la singularité de chaque être humain.
2. L’existentialisme : une philosophie de la liberté
Pour les existentialistes, l’homme est fondamentalement libre. Cette liberté est absolue et s’oppose aux doctrines totalitaires ou déterministes, comme le marxisme ou le stalinisme. Selon cette philosophie, chaque individu est responsable de ses choix et de ses actions. Bien que nous n’ayons pas choisi notre condition initiale (le pays où nous naissons, par exemple), c’est à nous de donner un sens à ces situations de départ. L’existence est imposée, mais l’essentiel réside dans ce que nous faisons de cette existence. Cette liberté engendre une responsabilité qui, chez les existentialistes comme Sartre, suscite l’angoisse, car l’individu est seul face à son devenir. Ainsi, l’idée de liberté est au cœur de l’existentialisme : elle est à la fois une opportunité et un fardeau.
3. L’existentialisme et la phénoménologie
La phénoménologie, méthode centrale de l’existentialisme, est une approche philosophique qui consiste à décrire les expériences humaines pour rendre explicites les réalités souvent implicites. Cette méthode permet de révéler des dimensions de l’existence que nous vivons tous, mais dont nous ne sommes pas toujours conscients. Au lieu d’une déduction théorique abstraite, la phénoménologie repose sur la description précise de ce qui est vécu. Les existentialistes, en tant que phénoménologues, cherchent ainsi à mettre en lumière les aspects cachés ou négligés de l’expérience humaine, afin d’en dégager le sens.
Conclusion
L’existentialisme est une philosophie qui prend racine dans l’expérience humaine concrète, avec toutes ses facettes : la liberté, la responsabilité, l’angoisse, mais aussi la joie, l’amour et la contemplation. Comme l’a dit le philosophe Étienne Gilson, il s’agit d’une pensée qui réfléchit à partir des ombres et des lumières de la condition humaine. C’est une invitation à chacun de prendre conscience de son existence unique et de la liberté, parfois lourde, qui l’accompagne.
Questions de compréhension
1. À quelle époque historique commence le courant philosophique de l’existentialisme ?
A. Pendant la Renaissance italienne.
B. À l’époque des Lumières, au 18e siècle.
C. Avec la Révolution française de 1789.
D. Durant la Seconde Guerre mondiale.
E. À l’Antiquité, avec les philosophes grecs.
2. Qui est considéré comme le père de la philosophie contemporaine selon le texte ?
A. Søren Kierkegaard
B. Jean-Paul Sartre
C. Friedrich Nietzsche
D. Georg Wilhelm Friedrich Hegel
E. Martin Heidegger
3. Parmi les courants suivants, lequel ne découle pas de l’idéalisme dialectique de Hegel ?
A. Le spiritualisme de H. Bergson
B. Le positivisme de A. Comte
C. Le personnalisme de E. Mounier
D. Le rationalisme cartésien
E. L’existentialisme
4. Qui est considéré comme un précurseur de l’existentialisme ?
A. Jean-Paul Sartre
B. Søren Kierkegaard
C. Gabriel Marcel
D. Friedrich Nietzsche
E. Karl Jaspers
5. Quel concept est central dans la philosophie existentialiste ?
A. Le déterminisme
B. La subjectivité
C. L’objectivité scientifique
D. Le collectivisme
E. L’ascétisme
6. Comment les existentialistes perçoivent-ils la liberté humaine ?
A. Comme une illusion.
B. Comme déterminée par des forces extérieures.
C. Comme une liberté absolue, mais source de responsabilité et d’angoisse.
D. Comme une simple théorie philosophique.
E. Comme quelque chose qui ne concerne que les actions politiques.
7. Quel mouvement philosophique est rejeté par l’existentialisme en raison de son caractère déterministe ?
A. Le personnalisme
B. Le spiritualisme
C. Le marxisme
D. Le stoïcisme
E. Le rationalisme
8. Quelle méthode est privilégiée par les existentialistes pour analyser l’expérience humaine ?
A. L’induction scientifique
B. La méthode hypothético-déductive
C. La phénoménologie
D. La dialectique matérialiste
E. Le structuralisme
9. Selon la philosophie existentialiste, que provoque la prise de conscience de notre liberté ?
A. La joie.
B. L’indifférence.
C. L’angoisse.
D. Le détachement spirituel.
E. La sérénité absolue.
10. Comment se caractérise la phénoménologie, méthode utilisée par les existentialistes ?
A. Elle repose sur des démonstrations mathématiques.
B. Elle décrit les réalités vécues pour en faire émerger le sens implicite.
C. Elle est une méthode de logique formelle.
D. Elle utilise l’intuition pour parvenir à la vérité.
E. Elle se fonde sur des expériences scientifiques en laboratoire.
bonsoir bonsoir ?