a) Les frontières
Les frontières de la RDC sont considérées comme modernes, mais elles ne respectent pas toujours les divisions ethniques. Par exemple, les Bakongo se trouvent dispersés entre l’Angola, Cabinda, le Congo-Brazzaville, et la RDC. Ces frontières sont généralement tracées selon des éléments géographiques naturels comme les rivières, parallèles, montagnes, et bassins hydrographiques.
b) Structure et évolution de la population
La population de la RDC a connu une croissance rapide au cours des dernières décennies. Elle est passée de 10 millions d’habitants en 1940 à environ 87 millions aujourd’hui. Voici un résumé de l’évolution de la population :
- 1940 : 10 millions d’habitants
- 1984 : 30 millions d’habitants
- 1995 : 40 millions d’habitants
- 2004 : 56,8 millions d’habitants
- 2007 : 65 millions d’habitants
- 2012 : 70 millions d’habitants
- 2023 : environ 87,3 millions d’habitants
La RDC a un taux de natalité élevé (46%) et un taux de mortalité de 16%, influencé par des problèmes sanitaires, dont le VIH/SIDA. L’indice de fécondité est de 6,9 enfants par femme, l’un des plus élevés au monde. Malgré cela, la mortalité infantile reste élevée à 102 pour 1 000 naissances, et l’espérance de vie est relativement basse, avec une moyenne de 49 ans pour les hommes et 51 ans pour les femmes.
c) Répartition de la population
La répartition de la population congolaise varie considérablement selon les régions :
- Zones de fortes densités : Les régions montagneuses de l’Est du pays (territoires de Kabare, Walungu, Idjwi, Lubero, et Beni) comptent plus de 200 habitants par km². Cette concentration est due à un climat tempéré par l’altitude et des sols volcaniques fertiles.
- Zones de densité moyenne : Les plateaux de l’Uélé, de l’Ubangi, et du Kasaï comptent entre 10 et 20 habitants par km².
- Zones de faibles densités : La cuvette centrale et une partie du Katanga affichent une densité inférieure à 10 habitants par km², souvent à cause de la prévalence de maladies comme la malaria.
d) Composition ethnique
La population congolaise est composée de plusieurs groupes ethniques :
- Les Pygmées (Négrilles) : Habitants les plus anciens de la cuvette centrale, ils vivent une vie nomade en forêt équatoriale et subsistent grâce à la chasse, la cueillette, et la pêche. Leur groupe principal est celui des Wambuti, caractérisés par une taille modeste (environ 1,40 mètre).
- Les Bantous : Représentant environ les deux tiers de la population congolaise, les Bantous regroupent des ethnies comme les Baluba, Bashi, Bakongo, Nandes, et Balega.
- Les Soudanais : Arrivés du Soudan, ils se sont installés dans le nord de la RDC (bassins de l’Oubangui et de l’Uélé) entre le XIVe et le XVe siècle. Parmi eux, on trouve les Azande, Lendu, et Mongbeti.
- Les Nilotiques : Ce peuple de pasteurs, de grande taille, est venu récemment dans le nord-est du Congo. Ils incluent les Alur, Kukwa, Hema, ainsi que les Tutsi de Rutchuru et Masisi (Nord-Kivu) et de Mulenga, Minembwe (Sud-Kivu).
- Les Hamitiques : Minoritaires, ils sont d’origine pastorale, ayant émigré du Rwanda. On les retrouve principalement parmi les Bahema et Batutsi de Kabare et Kalehe (Kivu).
e) Groupes linguistiques
La RDC reconnaît officiellement quatre langues nationales, en plus du français, langue officielle :
- Lingala : Parlé le long du fleuve Congo, notamment à Kinshasa, Mbandaka, Ubangi, Tshopo, et Uélé. Le lingala s’est largement diffusé grâce à la musique, au commerce, et à l’armée.
- Swahili : Parlé de la côte orientale de l’Afrique jusqu’au fleuve Congo (région de Kisangani). Il s’agit d’une langue bantoue enrichie de mots arabes.
- Kikongo : Langue des Bakongo, parlée dans le Kongo Central, une partie du Mai-Ndombe et du Kwilu.
- Tshiluba : Langue des Baluba, parlée dans les régions du Kasaï et du Katanga.
Outre ces quatre langues nationales, il existe une multitude de dialectes locaux. Le français reste la langue d’enseignement, de diplomatie, et de commerce. La RDC est le deuxième pays francophone le plus peuplé au monde, après la France.
f) Développement urbain
L’urbanisation en RDC est marquée par un taux de 40%, stimulé par une natalité élevée et un exode rural persistant. Les villes congolaises, héritage de la colonisation, remplissent des fonctions économiques, administratives, commerciales, et industrielles. Les villes de Kinshasa et Lubumbashi concentrent à elles seules plus de 60% des industries du pays.
Problèmes des villes congolaises :
- Une population très jeune : Plus de 50% des citadins ont moins de 20 ans, créant une forte pression sur les systèmes éducatifs, sanitaires, et sur le marché du travail.
- Un taux de chômage élevé : L’offre d’emploi est largement insuffisante pour répondre à la demande croissante.
- Problèmes d’infrastructures : Les coupures fréquentes d’électricité, la pénurie de logements décents, la prolifération des bidonvilles, et l’aménagement spatial anarchique constituent des défis majeurs.
- Pauvreté et insuffisance des infrastructures sanitaires : Beaucoup de citadins vivent dans des conditions précaires, aggravées par un accès limité aux services de santé.