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L’empire du Ghana ou Ouagadou (Wagadu)

1. Situation géographique

Le Ghana est situé au Nord des deux boucles divergentes des fleuves Niger et Sénégal. C’est le premier empire noir connu avec beaucoup de précisions dans cette région. La première description de l’empire du Ghana nous est rapportée par le géographe musulman d’Espagne, El Bekri, vers 1067-1068.

2. Sources d’information

L’histoire du Ghana peut être reconstituée grâce :
– aux nombreux documents laissés les auteurs arabes ou arabisés suivants : Ibn Haoukal (Xe siècle), El Bekri (Xe siècle), Yakout (XIIIè siècle), Ibn Khaldoun (XIVe siècle), Mahmoud Khati (XIVe siècle), Es Saadi (XVIle siècle);
– à la tradition orale des peuples soninké ;
– aux fouilles archéologiques de Bonel de Mézières (qui permirent de
retrouver l’emplacement du Ghana en 1914), de Paul Thomassey et Raymond Mauny (qui confirmèrent l’existence de la ville : (1949-1950).

3. Origines:

Selon les traditions orales transmises par les griots ouest-africains, le royaume aurait été fondé au iiie siècle par des migrants venus de l’Est, sous l’autorité de Dinga Cissé (ou Igo Khassé Dingka).

Selon les chroniques arabes médiévales, l’empire du Ghana aurait été fondé par les Soninkés (ou Sarakholés), un groupe de Mandingues. Ce groupe d’éleveurs nomades disposant de chevaux et d’un armement en fer s’impose aux indigènes les Kabolos, qui pratiquaient une agriculture non-irriguée sur brûlis. Grâce à leur supériorité militaire les Soninkés exigent leur entretien matériel de la part des Kabolos en échange de la « protection militaire » (système rappelant ce qui se passe en Europe pendant le Moyen Âge).

Comme les Kabolos, les Soninkés sont animistes  (cependant la noblesse soninkée se convertit progressivement à l’islam). Leur société est organisée par un système de castes : les hommes libres, parmi lesquels les nobles, les artisans (forgerons, griots, cordonniers) et les esclaves. Le roi est le neveu, par sa mère, du roi précédent (système matrilinéaire). La sœur du roi régnant est appelée « linguère ».

4. Apogée de l’empire (X – Xle siècle):

De 990 à 1076, la civilisation ghanéenne brilla de tout son éclat.
Les fouilles entreprises à Koumbi Saleh (située à 350 km au Nord de Bamako, en Mauritanie non loin de la frontière malienne) le prouvent.

Parmi les souverains qui ont régné durant cette période, nous
citerons Tounka Menin et Tounka Kanissa. Le Ghana s’étendait alors du Sénégal à la boucle du Niger et de l’Adrar aux sources du Sénégal et du Niger.

5. Déclin de l’empire

Le Royaume du Ghana se trouve affaibli par la poussée des musulmans Sahariens Almoravides (XIe siècle) et la destruction partielle de Koumbi Saleh (1076) mais c’est surtout la sécheresse liée à une exploitation intensive des ressources forestières qui conduit à la dispersion des Soninkés (selon la légende, cette sécheresse est liée à la mort du serpent Bida).

Le royaume du Ghana décline alors progressivement : les royaumes de Diarra, de Sosso, du Mali acquièrent leur indépendance et le vaste empire du Ghana ne se limite bientôt plus qu’à son noyau originel, le petit royaume du Ouagadou.

Soumaoro Kanté, à la tête du royaume de Sosso, s’empare du Ghana en 1203. Il perd définitivement son indépendance après son intégration dans l’empire du Mali de Sundjata Keïta après 1240.

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