Introduction à la pédagogie

1. Notions générales

a) Comparons un nouveau-né à un petit chat, à un poussin, à un singe: « comparé au Poulin qui galope quelques heures après sa naissance, ou au petit singe qui a déjà des proportions adultes, qui s’accroche activement sa mère, et qui, bientôt fait preuve dune grande autonomie motrice, le nouveau-né humain est étonnement impuissant, démuni, dépendant et en quelque sorte inachevé» (Osterrieth).

L’animal naît prêt pour la vie, biologiquement achevé, ou presque, mais enfermé dans son instinct. II n’a pas besoin d’éducation, son instinct lui dictant son comportement.

L’enfant naît pauvre, démuni, incapable ; il ne naît pas « homme », mais le deviendra grâce à l’éducation.

b) Comparons un enfant élevé par ses semblables aux enfants élevés par des loups. Ceux-ci marchent à quatre pattes, mangent de la viande crue qu’ils déchirent avec leurs dents, poussent quelques cris rauques, iIs sont nocturnes, fuient l’homme. Réunis en milieu humain, ils ne font que de maigres progrès, surtout s’ils sont déjà âgés…

Conclusions : nous voyons donc que :
L’éducation est nécessaire : Sans éducation 1’enfant ne peut survivre, ni devenir un être humain : il est condamné à mourir, mais aussi sans société, pas d’éducation possible :
– Toute société lui fait une large place
– Tous nos comportements ou presque, comme parler, lire, écrire, taper à 1a machine, faire un résumé, saluer des visiteurs.., sont fruits de l’éducation,
– Nos aptitudes sont révélés par l’éducation : sans elle, elles restent en friche.

2. Définition de l’éducation

L’éducation

a) L’éducation est l’art d’élever les enfants. C’est l’action continue exercée sur l’être à éduquer afin de lui faire acquérir toute la perfection dont il est capable, en fonction de la société de demain dans laquelle il devra s’intégrer.

b) Relevons quelques verbes qui nous permettent de cerner les différentes facettes de l’éducation : développer, élever, adapter, conduire, donner, édifier, faire éclore…

c) Bien des définitions de l’éducation ont été données en voici quelques-unes : « L’éducation a pour fi de donner à l’âme et au corps toute la beauté et la perfection dont ils sont susceptibles. (Platon).

« La seule éducation valable est celle que donnent la pratique et l’expérience de la vie…Plutôt la tête bien faite que bien pleine… » (Montaigne)
« Éduquer, c’est former des hommes véritablement libres » (Sotelli)
« La réalisation d’une âme saine dans un corps sain, telle est la fin de l’éducation » (Locke)
« Le but de l’éducation est de développer l’homme dans l’homme » (J.J. Rousseau)

Distinction entre éducation et instruction

L’éducation comprend la formation intégrale de l’homme : intelligence, cœur, esprit, volonté. Tant que l’instruction n’en constitue qu’une partie : l’éducation intellectuelle. Un enseignant qui ne se soucie que de la transmission d’un savoir, de la réussite de ses élèves aux examens, n’accomplit qu’une partie de sa tache ; il ne fait pas œuvre d’éducateur.

3. Buts de l’éducation

a) L’analyse des définitions de l’éducation nous permet de dégager des fins communes:
Toute éducation veut faire de l’enfant :
– Un adulte, un citoyen, un être spirituel, un homme ;
– Honnête, sociable, adapté, compétent, efficace, heureux.

b) Les buts de l’éducation sont différent suivant les sociétés : Chacune d’entre elles vise un type particulier d’homme à former.

c) Ils sont différents aussi selon L’option philosophique, c’est-à-dire suivant la réponse globale que tel groupe donne aux questions concernant la destinée de l’homme.

d) On peut aussi distinguer deux pôles dans l’éducation, deux visées apparemment opposées qu’il s’agit de synthétiser, d’harmoniser. L’éducation doit :
Personnaliser : (rendre différent, singulier), développer harmonieusement toutes les potentialités : ce qui suppose l’originalité de l’individu, une manière propre d’être, de réagir, d’acquérir.
Socialiser : (rendre conforme), initier l’enfant aux modes de pensées, aux coutumes et traditions de la société dans laquelle il vit.

4. Importance et droit à l’éducation

Importance de l’éducation

a) Pour l’enfant : une bonne éducation à l’enfant amène l’épanouissement de sa vie. Son bonheur temporel et éternel, sa valeur morale et spirituelle, sa réussite en dépendant presqu’entièrement.

b) Pour la famille: une bonne éducation récompense et réjouit les membres de la famille.

c) Pour la société : la bonne éducation est la garantie du progrès social, de la prospérité économique, culturelle des peuples, parce que génératrice de la science.

Droit à l’éducation

Ce droit a été reconnu et propose au monde par la charte des droits de l’homme, proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies, le 10 décembre 1948 en son article 26 :

1) Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental.
2) L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

5. Pensées éducatives

Qu’est-ce que l’homme ? Quelle est sa fin ? Qu’est-ce que vivre ? Quel est le but de la vie ?
Selon la réponse admise, le problème de l’éducation recevra des solutions très différentes.
Parmi les nombreuses pensées éducatives en présence, celles qui ont le plus d’influence dans notre monde moderne.

1) MATERIALISME : pensée selon laquelle, l’homme est chair et os ; une simple réalité biologique, rien de plus il doit jouir avec ces biens.

2) INTELLECTUALISME : au pole opposé se trouve l’intellectualisme radical. Qui dit : « l’homme ne vaut que par son intelligence, qu’il soit instruit, cultivé… »

3) PRAGMATISME : c’est une conception américaine selon laquelle, connaitre et penser disent-ils, sont incomplet, mais la pratique qui compte plus, car la théorie sort de la pratique. C’est l’action qui est la pierre de touche de la vérité.

4) SOCIOLOGISME : théorie selon laquelle, l’homme est produit de la société. Le milieu social, collective qui le construit, tout lui a été légué par les générations antérieures : sciences, religion, Arts, langues…

5) INDIVIDUALISME: l’opposition de la précédente (sociologisme) corporellement et spirituellement, l’individu est seul, irréductible à tout autre. Il doit être autonome, isolé et indépendant. La personne existe seule « entre elle et Dieu, dit Luther, il n’y a plus d’intermédiaire ».

6) NATIONALISME : pour lui, le patriote est la première vertu. La nation a une fin en soi. Elle est au-dessus de la morale, au-dessus de la religion… tout lui appartient ; l’école doit titre à son service. Tout sera nationalisé.

7) L’IDEAL CATHOLIQUE : L’idéal réconciliateur, unificateur. Il met à juste mesure chaque conception par rapport à l’homme. Pour le catholicisme, l’homme est un être complexe ; il est âme et corps, être individuel et social. Bref, l’église concilie tous les paradoxes de la vie. Il harmonise tous les extrêmes

Patrick Tshiama Mulomba
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