Histoire II : Royaumes et empires africains
À propos de la leçon

1. Etendue

L’empire du Mali engloba une grande partie de l’Ouest africain au Moyen-Age. A son apogée, il s’étendait du Sénégal à Gao et du désert
à la forêt équatoriale. Ce fut, dit Delafosse, le plus puissant et le plus
glorieux de tous les empires du Soudan occidental.

2. Principales sources d’information

Elles sont encore ici les écrits des auteurs arabes notamment El Bekri, A1 Omari, Ibn Khaldoun. Les sources arabes sont complétées par les Tarikhs, écrits par des historiens soudanais Mahmoud Khati
et Es Saadi. Les récits des premiers voyageurs (Ce da Mosto, Diego
Gomes) qui abordèrent au XVe siècle les côtes africaines et entrèrent
en contact avec des pays sous domination mandingue.

3. Origines

A l’origine (au Moyen-Age) le clan régnant était celui des Keita.
Vers 1230, l’empereur du Sosso, Soumangourou Kanté, vainquit Nare
Famaghan, et réduisit le Mali à la vassalité. Après s’être emparé du
pays mandingue et de sa capitale Dieriba, il fit périr toute la famille
royale à l’exception d’un jeune infirme Soundiata Keita. Le Mali asservi par Soumangourou ne put cependant être sauvé que par ses
faits d’armes.

Devenu grand et vigoureux, Soundiata parvint à se constituer, dans
le plus grand secret, une armée aguerrie et disciplinée et à battre
Soumanyourou à Kirina en 1235.

Devenu empereur, il déplaça sa capitale de Dieriba (Kangaba à Niani en 1240 (située aujourd’hui sur le territoire de la Guinée). Il organisa son empire, développa la culture du coton, de l’arachide et des papayers, ainsi que l’élevage et le commerce. Il mourut en 1255
dans des conditions non encore éclairées. Son successeur Mansa Ulé
(1255 1270) occupa la région de Wangara et fut suivi de plusieurs
successeurs qui, à l’exception d’un seul, ne régnèrent que quelques
années.

4. Apogée da l’empire du Mali (XIVe siècle)

C’est alors le règne du plus grand des empereurs du Mali, Kanka
(Kankou ou Mansa) Moussa (1312-1332 ou 1307-1332), dont la
renommée s’étendit au loin. Sous son règne, l’empire du Mali connut
sa plus grande extension.

Fervent musulman, il effectua à la Mecque le pèlerinage (1324 – 1325) le plus prestigieux de l’histoire de l’islam: grand nombre d’esclaves, suite imposante et quantité d’or avaient ébloui le Caire où l’on prétendait que l’or apporté avait baissé les cours de 12 %. Cette période de splendeur couvre le milieu du XIVe siècle.

5. Le déclin du Mali (XVe – XVle siècle)

Le déclin suit cependant assez rapidement. Mis à part Souleymane et Moussa II, les souverains qui se succèdent ont peu d’envergure, et l’anarchie s’installe. Par ailleurs, la situation devient difficile aux frontières avec les Mossis au sud-est, qui attaquent Tombouctou en 1337 et exercent leur pression tout au long du xve siècle, alors que les Touareg s’agitent aussi jusqu’à s’emparer de Tombouctou en 1435. Mais à l’est, depuis Gao, se développe l’Empire songhaï, qui ne cessera de progresser en amont du Niger jusqu’à piller la capitale du Mali en 1545.

Les Peuls du Fouta-Djalon aident aussi au démembrement, suivis par les Bambaras de Ségou. Aussi l’empire s’effrite-t-il, même si sa face occidentale le long de la Gambie continue à tenir bon. Au xviie siècle, il sera réduit à son noyau originel, autour de Kangaba.

Patrick Tshiama Mulomba
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